Mobilisés contre les violences pendant le confinement

Laurent Prévost et Isabelle Champmoreau sont allés à la rencontre des gendarmes de la brigade de Dumbéa le 24 mars.

Isabelle Champmoreau, membre du gouvernement en charge de la lutte contre les violences intrafamiliales, a accompagné le haut-commissaire Laurent Prévost lors d’un temps d’échanges avec les gendarmes de la brigade de Dumbéa. En période de confinement, les forces de l’ordre sont particulièrement mobilisées pour protéger les victimes.

La visite du haut-commissaire et de la membre du gouvernement a été l’occasion d’inaugurer un nouveau dispositif intitulé « Panneau Accueil-Confidentialité ». Déployé dans toutes les brigades de gendarmerie du territoire depuis le 22 mars, cet outil permet aux victimes et aux témoins de violences sexistes ou sexuelles de signifier la raison de leur venue sans avoir à parler. Il leur suffit de pointer du doigt un rond de couleur pour être pris en charge. « Un dispositif simple, mais qui doit contribuer, comme toutes les actions développées à la suite du Grenelle contre les violences conjugales* en Nouvelle-Calédonie, à libérer la parole, de la manière la plus sécurisée possible », a assuré Laurent Prévost. Avec toujours comme objectif de faciliter et fluidifier le parcours de la victime.

Le Panneau Accueil-Confidentialité est affiché à l’accueil de chaque gendarmerie.

 

Travail partenarial…

« Les violences intrafamiliales ne doivent plus être un sujet tabou », a ajouté Isabelle Champmoreau en saluant le projet. Dès l’entrée en vigueur du confinement, mesure essentielle à la gestion de la crise sanitaire, les dispositifs d’alerte mis en place l’année dernière par le gouvernement sous le mot d’ordre « Confiné-e mais pas seul-e » ont été de nouveau activés. Il s’agit du SMS de signalement au 500 067 ou encore du protocole de signalement immédiat en pharmacie et de mise à l’abri, reconduit en partenariat avec le gouvernement. La distribution de cartes « Pocket VIF » avec les contacts utiles, le site d’information violences-conjugales.gouv.nc ou encore Cavad.nc, qui recense les dispositifs d’aides aux victimes, font aussi partie des outils devenus essentiels. « Ces actions sont possibles grâce au renforcement du maillage territorial avec les forces de l’ordre, les collectivités, les professionnels et les associations qui luttent pour rompre l’isolement et éliminer les violences intrafamiliales, a rappelé la membre du gouvernement en charge de ce secteur. Les victimes ne doivent plus avoir peur de pousser la porte d’une gendarmerie ». Elle poursuit : « en situation de danger, être confiné-e ne veut pas dire « ne pas pouvoir fuir ».

Temps d’échanges sur les faits de violences en cette période de confinement.

 

… Pour des actions plus cohérentes sur le terrain

Formés dans le cadre du plan AGIR qui vise à améliorer les conditions d’accueil et d’écoute, les personnels de gendarmerie sont attentifs à la prise en compte des victimes, ainsi qu’à la confidentialité nécessaire au moment du recueil de leurs témoignages. Ils sont épaulés dans leur travail par une intervenante sociale pour la gendarmerie. Basée à la caserne Meunier, Frédérique Macchi assure des permanences dans toutes les brigades de la province Sud : « Ma mission est de prendre contact immédiatement après les faits avec les victimes pour les écouter et les orienter en fonction de leurs besoins en matière juridique, de logement... » À l’issue de l’échange avec les personnels, Isabelle Champmoreau les a remerciés au nom du gouvernement « pour le travail mené sur le terrain et la proximité avec la population qui sont essentiels en période confinement ».

 

* 23 novembre 2019