Sensibiliser la jeunesse aux violences faites aux femmes

La projection-débat s’est déroulée en présence d’Isabelle Champmoreau, vice-présidente du gouvernement, et Érick Roser, vice-recteur.

À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, le 25 novembre, le gouvernement a organisé la projection-débat du film Jusqu’à la garde de Xavier Legrand. La séance s’est déroulée en présence de lycéens, d’étudiants et de stagiaires de l’École de la réussite.

Le gouvernement a choisi un format original cette année afin d’évoquer les violences faites aux femmes. Des élèves des lycées Dick-Ukeiwé, Champagnat, Escoffier, Anova et Jules-Garnier, ainsi que des étudiants en droit pénal à l'université de la Nouvelle-Calédonie et des stagiaires de l’École de la réussite ont été invités à assister à la projection d’un film portant sur ce sujet. La séance a été suivie d’un débat avec Grégoire Thibouville, psychologue, et le commandant Annabelle Lepez, responsable de la Maison de confiance et de protection des familles (MCPF) de la gendarmerie nationale. « L’idée est de s’adresser aux jeunes par des dispositifs de sensibilisation et de prévention. C’est aussi l’occasion de leur expliquer, s’ils sont eux-mêmes victimes ou témoins de violences, quelle est la marche à suivre, explique Isabelle Champmoreau, vice-présidente du gouvernement chargée de la lutte contre les violences conjugales. Certains d’entre eux, qui suivent des études juridiques et sociales, seront amenés plus tard à traiter ces thèmes en tant que professionnels ».   

 

Grégoire Thibouville, psychologue, et le commandant Annabelle Lepez, responsable de la Maison de confiance et de protection des familles (MCPF).
Grégoire Thibouville, psychologue, et le commandant Annabelle Lepez, responsable de la Maison de confiance et de protection des familles (MCPF).

 

 

Des échanges riches

Sorti en 2018, Jusqu’à la garde s’attaque au sujet des violences conjugales en essayant d’être au plus proche de la réalité vécue par les victimes. « Même si les médias en parlent, le sujet reste tabou. Les victimes ont peur de se confier, les voisins et les proches ne disent rien, ils ne veulent pas s'immiscer dans un couple, une histoire privée. Le secret reste lourd », indiquait le réalisateur Xavier Legrand lors de la sortie de son film.

À l’issue de la projection, le jeune public calédonien était bouleversé, mais après avoir retrouvé ses esprits, les questions aux spécialistes présents ont fusé. Ces interrogations ou interventions ont autant porté sur les aspects psychologiques du sujet, que sur les volets juridique ou judiciaire. Ce qui a donné lieu à des échanges riches qu’il a fallu interrompre faute de temps !

 

Briser les tabous

Pour le gouvernement, l’objectif de l’opération est atteint : « Le plus important est d’agir pour briser les tabous autour des violences conjugales et sexuelles. Le processus est souvent très long avant de libérer la parole et de porter plainte, rappelle Isabelle Champmoreau. Il faut que les jeunes générations arrivent à prendre conscience de situations anormales au niveau familial ou dans leur couple afin de pouvoir réagir le plus tôt possible ». Chaque participant est d’ailleurs reparti avec un exemplaire du « violentomètre », un outil simple et contextualisé du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, qui permet aux personnes d’évaluer si leur relation amoureuse est saine ou inquiétante.  

Après cette séquence dédiée à la jeunesse, le gouvernement a convié le 26 novembre des professionnels et des acteurs de terrain à une table ronde sur la thématique des violences sexuelles.

 

Les jeunes spectateurs ont posé de nombreuses questions.
Les jeunes spectateurs ont posé de nombreuses questions.

 

 

 

Ce qu’ils en ont pensé

 

Paul, en BTS Économie sociale et familiale

« Cette thématique me concerne par rapport au domaine dans lequel j’aimerais travailler plus tard. Je souhaiterais pouvoir aider ces personnes. Quand je vois des films comme celui-ci ou des émissions sur la problématique des violences, cela me motive pour réussir mon diplôme. Pendant le débat, c’était très intéressant d’aborder à la fois le niveau psychologique et juridique. »

 

Alriza, titulaire d’un BTS Service et prestations des secteurs sanitaire et social, actuellement auxiliaire de vie scolaire

« Ce film est vraiment poignant. Il parle immédiatement, on ressent vraiment ce qui se passe pour les personnages. Le débat a été très enrichissant d’un point de vue professionnel et personnel. Il a abordé ce qui peut être mis en place par les professionnels, mais aussi ce que chacun peut faire à son niveau pour agir, sortir de cette situation ou venir en aide à une victime. »